Albert Hammond Jr est le guitariste des Strokes dont, au passage, l'alboum de 2013 est une sombre merde stridente et racoleuse que je n'ai pas réussi à écouter plus de deux fois, mes fragiles oreilles ayant crié grâce.
Albert Hammond Jr a déjà sorti deux LP solo et AHJ est un EP de 5 titres. On croirait entendre les Strokes (mais pas ceux de 2013 heureusement). Normalement, c'est pas bien de copier mais, dans ce cas précis, lui, Albert Hammond Jr, il a le droit même si c'est pas joli-joli passque peut-être qu'il ne fait même pas exprès. Et, aussi moche que soit cette attitude, Carnal Cruise est un très bon titre, complexe mais énergique, qui mérite amplement sa place dans mon top 15.
Pour info, l'alboum de 2006, Yours To Keep, est très sympathique aussi.
Non, décidément, AM n'est pas le meilleur alboum des Singes des glaces, vraiment pas (à croire que cette sélection est une vaste fumisterie !).
Mais derrière les arrangements presque hard-FM et les choeurs légèrement putassiers, on distingue tout de même parfois l'indéniable talent de compositeur et la belle voix du jeune Alex Turner. Alors impossible de faire une retrospective 2013 sans eux !
No. 1 Party Anthem est une chouette ballade presque aussi bonne que celles qu'on peut entendre sur la B.O. du film Submarine, réalisé par l'excellent Maurice Moss (Richard Ayoade de son vrai nom) de l'excellente série The I.T. Crowd. Presque.
Bass Drum of Death sont deux enfants texans qui font du garage-rock. Au départ, il y a John Barrett, one-man-band avec guitare, grosse caisse et chant. Sur le disque, c'est lui qui fait tout tout seul. Et puis, Colin Sneed a permis à John de se tenir debout sur scène en prenant la batterie et ça lui a fait tellement plaisir que maintenant Bass Drum Of Death est un duo. Mais quand je les ai vus sur scène cet été, ils étaient trois, un deuxième guitariste s'étant greffé au binz. Bref, one-man-band, duo ou trio, je n'en sais rien mais je sais que Bass Drum Of Death est un alboum très garage, très rêche et très frais (bien qu'un peu indigeste à la longue). Sur scène, ça sonne un peu plus rock amerloque traditionnel pour jeunes filles en chaleur, entre grunge et... grunge réchauffé, mais ça reste très énergique et c'est toujours mieux que la Nouvelle Star.
Les Beach Fossils sont 4 New-Yorkais de Brooklyn. Contrairement à ce que leur nom indique, ils sont jeunes et se sont formés en 2010. Clash The Truth est leur deuxième alboum mais entre celui-ci et le premier, le bassiste et le batteur ont changé (et ça fait beaucoup pour un quator !). Il parait que sur scène, ça déménage. En tout cas, sur disque, ils arrivent à être un peu mou sur des tempos rapides un peu à la façon shoegazers et moi, j'aime ça. Attention, anecdote : Le studio dans lequel le groupe enregistrait le disque a été submergé et détruit lors la tempête Sandy...
Après 15 ans d'existence, les Liverpudliens de Clinic ont sorti leur 7e alboum, Free Reign, en novembre 2012. Quelques mois après, ils sortent Free Reign II qui propose des versions différentes de tous les titres du précédent, présentés dans l'ordre exactement inverse + un inédit affublé tout de même du "II", Done and Dusted II. Les deux versions de ce disque sont bonnes. La II étant la plus psychopathe et la plus électronique. Malgré les masques dont ils s'affublent sur scène, les membres de Clinic ne sont pas des médecins, non, ce sont les patients. Et c'est une clinique psychiatrique.
Les dB's sont de vieux rogatons power-pop formés en 1978 à New-York. Séparé depuis la fin des 80's, le groupe s'est reformé au XXieme siècle. Revolution Of The Minds est un EP poussif et sans grand intérêt mais le titre éponyme n'est pas dégueulasse alors régalez-vous !
Les Dirtbombs sont originaires de Detroit. Formés en 1992 par Mick Collins (alors membre des Gories), ils ont une structure très particulière composée de deux basses, deux batteries et une seule guitare ! Ils devaient au départ n'enregistrer que des 45 tours, dans l'esprit garage mid-60's, mais finalement, emportés par leur élan, ils ont mis en boite plusieurs LP. Le groupe en est à sa 17ème line-up (!) et nous avait habitué à une musique plutôt sauvage, mix de garage et de soul pleine de fuzz. Ooey Gooey Chewy Ka-blooey!, leur cuvée 2013 au titre hautement philosophique, est plus calme et certaines parties me rappelle parfois les Super Furry Animals, alors c'est bien comme ça aussi.
The Terror est le 13eme alboum des Flaming Lips. Je laisse la parole à Wayne Coyne, leader dérangé du groupe, pour décrire ce disque : "We want, or wanted, to believe that without love we would disappear, that love, somehow, would save us that, yeah, if we have love, give love and know love, we are truly alive and if there is no love, there would be no life. The Terror is, we know now, that even without love, life goes on... we just go on… there is no mercy killing".
Et oué, pourquoi pas ?
Bon, c'est trop électro et mou de la chique pour moi mais c'est toujours bien barré..
Globalement décevante car sans surprise, la livraison 2013 de Franz Ferdinand contient quand même au moins deux bon titres, Treason! Animals et The Universe Expanded. Un troisième, Bullet, rappelle les bons moments énergiques des écossais. En fait, jusqu'à Bullet, l'alboum est un peu trop racoleur et presque irritant mais ensuite, ça s'arrange (ou alors les oreilles s'habituent ?...).
Les Growlers sont un groupe garage californien, oui, un de plus.
Formés en 2006, ils ont déjà deux alboums à leur actif. Celui de 2013, Hung At Heart, est assez agréable pour qui aime (comme moi) le garage 60's légèrement psychédélique et surf à la fois (un peu comme leurs compatriotes les Allah La's).
Jacco Gardner est un jeune hollandais dont on imagine sans peine en écoutant sa production qu'il est un grand amateur de pop-sike des 60's, Syd Barrett et Brian Wilson en tête. Cabinet Of Curiosity, sans atteindre le génie des deux héros des sixties sus-cités (non ce n'est pas sale), est plein de douceur et de poésie et c'est assurément un des meilleurs alboums de 1967 sorti en 2013. En plus, Jacco Gardner a enregistré sur du matos vintage avec un ingénieur du son vintage lui-aussi - celui qui a travaillé à l'époque avec les formidables Outsiders ou Q65 - et il a fait un concert de poche chez mon ami Merlin, alors...
Formés par deux biarrots (de Biarritz), un parisien (de Paris), un marseillais (de Marseille) et une bretonne (de Bretagne), la Femme est donc bien un groupe français. Leur pop sucrée à base d'électro, de surf et de nouillouève légèrement psyché a fait d'eux une des révélations française de l'année 2013. Les Inrockuptibles ont même attribué la seconde place à Psycho Tropical Berlin dans leur classement des meilleurs albums de l'année (mais qui lit encore les Inrockuptibles ?). Les paroles sont parfois à la limite du ridicule (style "tu vois le jour dans le noir") mais que dirais-je de bon nombre de groupes anglo-saxons si j'étais totalement bilingue ? Comme la musique est sympa, que les morceaux s'enchaînent bien et qu'ils citent Marie et les Garçon comme influence, on leur pardonne (enfin moi, toujours, je leur pardonne même si je retrouve plus les sonorités du premier maxi d'Indochine qu'une influence des post-punks lyonnais dans leur musique...).
Enfant, Regaloeb écoute Georges Brassens, Guy Béart et Charles Trenet. A 9 ans, il découvre les Beatles, les Beach Boys, les Kinks et les Who et il adore ! À l’été 1978, son grand frère va en vacances en Angleterre et il revient avec les Jam et les Buzzcocks. Alors, c’est la folie punk/new wave/mods puis garage sixties. Adepte forcené du do-it-yourself, Lonely Loeb compose ses premiers trucs sur une guitare à 4 cordes (ça fait moins mal aux doigts !). Entre 1980 et 1998, pas mal de groupes plus ou moins réels voient le jour : Xelex, Déficit DBX, le Mirage Mods, les Réactions, Enfer & Damnation, les Vhos, les Cactus, Saxawhaman, les Toons, les Fantastiques, Régale-moi et puis pouf! plus rien entre 1998 et 2012. Avec l'installation dans son bureau d'un vieil iMac équipé de garageband, Lonely LoeB ressort sa guitare et nous régale à nouveau les oreilles. Si un jour, She's Coming a des paroles, ça parlera de la mort qui s'approche de toi en rampant aux milieu des cafards et autres animalcules répugnants.
Mélissa Laveaux est une jeune canadienne d'origine Haïtienne. Née en 1985 à Montréal, elle grandit à Ottawa et s'installe à Paris en 2008 après la sortie de son premier alboum, Camphor and Copper. Dying Is Wild Night est plus rock que son prédécesseur (me dit-on dans l'oreillette) et ça fait un peu peur car bien qu'il contienne une reprise du Hash Pipe des Weezer et une petite fuzz de bon aloi sur Sweetwood, ça ne sonne pas très rock à mes oreilles. Mais ce qui est intéressant dans ce disque, ce sont les mélodies portée par une voix personnelle et, surtout, les rythmiques originales et inventives (normal, les chansons ont d'abord été maquettées avec une batteuse, Anne Paceo et Mélissa voue une admiration sans borne au duo Wildbirds & Peacedrums, qui travaille sur les combinaisons percussions/voix - là, je copie/colle sans connaitre ce duo mais ça fait bien).
Minor Alps, c'est le chanteur de Nada Surf (on le reconnait bien avec sa petite voix) qui s'est acoquiné avec Juliana Hatfield (une figure de l'indie-rock-amerloque moins connue par chez nous). Alors, ça donne du Nada Surf en un peu plus mou (sauf sur Mixed Feelings) mais c'est pas désagréab'. Matthew Caws (c'est son nom) et Juliana Hatfield ont composé ensemble, jouent toutes les guitares (basses comprises) et chantent ensemble, souvent les mêmes mélodies. Cette absence presque permanente d'harmonies (sauf sur Mixed Feelings) crée une ambiance un peu trop monocorde, mais c'est pas désabréab'.
Bref, Get There n'est pas un alboum désagréab'...
Moriarty est un groupe franco-américain et ils vouent une passion un peu trop forte aux vieux héros folk et country étasuniens.
Au milieu des odeurs de fumier et de bouses de bison, The Dying Crapshooter Blues a tout de même réussi à charmer de justesse mes papilles auditives.
Mais c'est bien le seul morceau de cet alboum dont l'écoute nécessite une pince à linge ou des capacités surhumaines en apnée...
Quatre jeunes londoniens se rencontrent au festival de Reading en 2011 et décident de faire ensemble un groupe de rock indie-garage-psyché, Palma Violets. Bien leur a pris ! Un peu à la manière des Arctic Monkees, grace à des vidéos de live postées sur youtube, le groupe devient célèbre avant même d'avoir enregistré quoi que ce soit. En 2012, ils sont signés par Rough Trade et sortent un premier single, Best Of Friends. Dès lors, ils sont soutenus par le puissant NME, fréquents articles et présence sur le NME Awards Tour aux côtés de Miles Kane et Django Django. Les lecteurs du journal leur décernent le prix de "Song Of The Year 2012". Le 25 février 2013, le LP 180 (nom du studio d'enregistrement) sort sur le marché anglais. Le 27 février, les lecteurs du NME leur décernent le prix de "Best New Band". Si c'est pas du soutien, ça ! Paul Weller aussi est leur ami. Notons également que le papa du bassiste est le manager de Nick Cave and the Bad Seeds... Moi, j'dis ça, j'dis rien, hein.
Au départ, en 1997, Thee Oh Sees s'appelle Orinoka Crash Suite, OCS puis Orange County Sound et c'est juste le projet personnel de John Dwyer, par ailleurs chanteur/guitariste dans deux autres groupes. Entre 2003 et 2004, Orinoka Crash Suite sort 3 alboums avec différents musiciens. Et puis les autres groupes de John Dwyer se séparent alors son projet personnel devient son projet principal. Il se transforme en duo avec l'arrivée d'un batteur et peu après en trio avec une choriste/tambouriniste/keyboardiste. En 2006, ils se rebaptisent The Ohsees (on approche du but) et sortent un LP. En 2007, arrivée d'un bassiste (qui joue en fait sur une guitare avec des effets tenus secret pour reproduire le son d'une basse) et encore un alboum pour le groupe qui trouve sa forme presque définitive. Presque seulement, car en 2008, changement de batteur et de nom : The Oh Sees sont enfin nés ! Alors, oui The Oh Sees, c'est encore un groupe de garage californien aux influences clairement sixties et très, très prolifique, déjà 7 galettes depuis 2008.
Quand on aime on ne compte pas !
Formé à Brighton en 2010 par des membres de feu Joe Lean and the Jing Jang Jong (petite sensation indie angliche sympathique de 2007 séparés en 2009) et quelques amis venus d'ailleurs, TOY nous sert une musique qui mèle agréablement psychédélisme, Kraut-rock et post-punk. Join The Dots est leur deuxième alboum. Il présente bien quelques longueurs et quelques lourdeurs mais aussi quelques belles réussites énergisante et lysergiques à souhait.
Ty Segall est un jeune californien boulimique. Il sort depuis 2008 plusieurs alboums chaque année sous son nom ou avec d'autres groupes comme The Fuzz, the Perverts ou the Traditional Fools (sauf en 2010 où ce gros flemmard n'en a sorti qu'un).
Parfois, il ne se fatigue pas trop, comme pour ce Gemini de 2013, puisqu'il s'agit d'un ré-enregistrement un peu plus garage de son Twins de 2012. Mais quand la musique est bonne... et en plus, c'est un concept intéressant !
Depuis le succès des Queens Of The Stone Age, la foire hard-psyché bat son plein. Il y a forcément dans votre entourage au moins un ou deux chevelus tatoués qui agitent leurs têtes plus ou moins en rythme au-dessus de leurs verres de bière (ou de chouchen pour les plus atteints d'entre eux) . Combien de festivals hardos autours du monde ? Et la reformation de Black Sabbath ? Uncle Acid and the Deadbeats, originaires de Cambridge en Angleterre, présentent le double avantage de préférer les riffs sanglants aux solos virtuoses et de prendre des acides mais de ne pas pour autant faire uniquement des titres de 45 minutes, c'est appréciable.
Ce trio anglais de power-pop, composé de deux frères et un batteur, est originaire de Ashby-de-la-Zouch, dans la région du Leicestershire, comté éminemment rural (comme le précise wikipédia), en plein centre de la Perfide Albion. Je ne suis pas sûr de bien saisir la nuance entre "un comté éminemment rural" et "un trou perdu rempli de bouseux" (et peut-être n'y en a-t-il pas) mais les Young Knives sont des bons. Depuis 2002, ils ont sortis 5 alboums de plus en plus élaborés. On commence par du punk plutôt basique et énervé bien que mélodique pour finir en 2013 par de l'électro-niou-oueve complexe, hypnotique et débridé mais toujours énervé. Sick Octave n'est pas leur meilleur disque (selon moi, Superabundance, leur deuxième LP datant de 2008 mérite la première place) mais il contient quelques franches réussites.
Le seul défaut des Young Knives ? Ils sont rondouillards et pas très beaux... peut-être aussi un peu bruyants !